Les JOURNÉES BARJAVEL 2006 :

La REVUE DE PRESSE

Cette page présente l'ensemble des articles publiés par la presse régionale à propos des Journées Barjavel 2006 à Nyons. Les illustrations proviennent des journaux respectifs, leur qualité graphique est celle permise par les techniques d'impression. Ils sont ici retranscrits sans retouche éditoriale et dans l'ordre chronologique de leur parution.
 
On pourra aussi voir mes album photos présentant des images de ces Journées, ainsi que la transcription du Café-littéraire.

Dès son numéro double (32-33) des 10 et 17 août, l'hebdomadaire local La Tribune (édition Nyons, Vaison, Valréas) présentait en page 11, en rappelant, ce qui est toujours utile, quelques éléments de biographie et de bibliographie de l'auteur (tirés du barjaweb et sans doute d'un autre site un peu moins précis...) et annonçait le programme :  :
 

Les 19 et 20 août
René Barjavel fait son cinéma

Les 19 et 20 août prochains vont se dérouler les Journées Barjavel, manifestation traditionnelle et culturelle à Nyons, fêtée chaque année paire.

René Barjavel, (1911-1985), auteur français précurseur de la science-fiction, est un natif de Nyons. Et s'il a quitté sa ville dès sa jeunesse pour finalement devenir Parisien, il ne l'a jamais oubliée, bien au contraire. Elle garde une place tout au long de son œuvre, tant par les lieux de sa région que par l'âme de ses habitants et sa solidité tranquille.

Lors de cette 5ème édition de festivités organisées par la municipalité, l'année 2006 ouvre une page de l'hisoire de l'auteur sur une activité bien particulière, le cinéma.

René Barjavel, sa vie

René Barjavel naît le 24 janvier 1911, à Nyons dans la Drôme paysanne. Son père boulanger mobilisé pour la guerre, sa mère en remplaçante n'ayant que peu de temps à lui consacrer, l'enfant seul découvre la nature et s'émerveille de ses prodiges, se plonge dans la littérature, grandit dans l'amour d'une mère happée par le travail, et l'affection de sa cousine, Nini.

À l'école, il se montre médiocre écolier, voué à la succssion de son père. Abel Boisselier, professeur de Français, remarque ses qualités dans cette matière et l'exhorte à continuer ses études en lui affirmant son intelligence. Son père ne peut pas les lui assurer, et le professeur en fait son protégé et le recueille. Le baccalauréat qu'il réussit en 1929 clôt ses études qui'il ne peut poursuivre, faute de moyens financiers. Il entame toute une série de petits boulots, et rencontre Denoël en 1935 au cours d'une interview, qui l'appelle à ses côtés.

Son œuvre

Après avoir exercé différents métiers comme ceux de répétiteur, représentant et employé de banque, René Barjavel devient journaliste à 18 ans, puis responsable de fabrication des éditions chez Denoël. Son premier roman, « Ravage », qui évoque une société fondée sur la valeur du travail et le refus de la modernité, est publié en 1943 en pleine occupation allemande. Un an plus tard seulement, en 1944, il publie « Le Voyageur imprudent », qui traite des paradoxes du voyage dans le temps.
René Barjavel, écrivain, a cependant contribué à plus de films qu'il n'a écrit de livres ! Et son activité dans le monde du cinéma va en fait bien au-delà de l'écriture de scenarii et dialogues, puisque, dès 1936, ses premiers articles parisiens au « Merle Blanc », sous le pseudonyme de G.M.Loup, étaient justement des critiques de films, parfois mordantes...

Durant l'après-guerre, il s'aventure dans le monde du cinéma. Adaptateur, dialoguiste, il participe notamment à l'adaptation de « Don Camillo » pour le grand écran et cesse alors presque, pendant plus de 10 ans, d'écrire. Ce n'est qu'en 1963 que « Colomb de la lune » marquera son retour dans la littérature, et qu'il écrira « La nuit des temps », et « Le grand secret »,respectivement en 1968 et 1973, œuvres qui obtiennent un succès très vif. Parmi ses écrits, citons encore : « Tarendol » en 1946 dans lequel il écrit : « Milon-les-Tourdres » alias Nyons, compte un peu moins de cinq mille habitants. Le bourg moyenâgeux entasse ses maisons couleur de rocher sur une colline au nord... « Le Gardant (l'Eygues) noue autour de la ville sa ceinture de cailloux blancs. Les orages de montagne l'emplissent parfois d'un torrent boueux qui transporte des meules de paille et des cochons crevés... », « Journal d'un homme simple » en 1951, « Lettre ouverte aux vivants qui veulent le rester » en 1978, « La charrette bleue » en 1980, « La peau de César » en 1985, et l'essai visionnaire « Le cinéma total »...

René Barjavel, l'un des premiers auteurs de SF en France, fait preuve dans ses ouvrages d'une certaine méfiance face au progrès de la science et de l'industrie, qui pourraient selon lui menacer l'avenir de l'humanité.
René Barjavel décède le 24 novembre 1985. Il repose au cimetière de Bellecombe-Tarendol, son village natal ainsi que celui de son père boulanger.

Deux journées à bouquiner

Deux journées à bouquiner


Mettons les choses au point... René Barjavel est bien natif de Nyons (le 24 janvier 1911), et son père boulanger est bien né à Tarendol (en 1887). Aussi Bellecomble-Tarendol est bien le village natal d'Henri Barjavel, mais pas de René...
 

Les 19 et 20 août
Samedi 19 août :

. Fournil Achard-Barjavel :
- Ouverture exceptionnelle, accueil et commentaire par Jean-Pierre Autrand.
- Lecture organisée par la médiathèque de 11 h à 12h30, rue Jean-pierre André, de 9h à 12h et de 14h à 18h. Entrée libre .
Marché des bouquinistes (marché aux livres anciens) : place des Arcades, de 9h à 20h.
. Cinéma Arlequin :
- 20h30, apéritif offert par le Syndicat des Vignerons Nyons-Venterol et la mairie. œ- 21h30, projection d'un film savoureux «Le Mouton à cinq pattes». (Invitations gratuites offertes par la Ville de Nyons à retirer dans la limite des places disponibles en mairie, au cinéma Arlequin et à l'office de tourisme (200 places).

Dimanche 20 août :
Circuit Barjavel et Patrimoine :
- Visite guidée et commentée de 2 heures, sous la conduite de Jean Laget, président de la Société d'Etudes Nyonsaises.
- Départ à 9h de l'office de tourisme (prévoir de bonnes chaussures). Gratuit.
- Conférence et débat (Café littéraire) : « Les cinémas de René Barjavel » avec Pierre Creveuil, président de l'Association des Amis de René Barjavel, pour débattre de l'œuvre cinématographique de l'auteur et ses apports à ce domaine, suivi d'un rafraîchissement offert par la ville de Nyons à 17h, préau de la cour Roumanille, Draye de Meyne. Entrée libre.

« La seule différence entre Nyons et le Paradis, c'est qu'à Nyons, on est bien vivant » a écrit René Barjavel.

Christine M.

Les cinémas avec René Barjavel

Les cinémas avec René Barjavel


 
Un petit article dans Dauphiné Libéré du dimanche 20 août
présentait la soirée cinéma offerte par la Mairie de Nyons à L'Arlequin.
 

Arlequin accueille Barjavel
 

Davantage connu comme écrivain, René Barjavel (La Charrette Bleue, Tarendol, La Peau de César,...) a également contribué à l'écriture et aux dialogues d"une bonne trentaine de films dans les années 40-50, notamment les "Don Camillo". C'est cet aspect-ci que le trio Jean-Claude Georgel - Nathelie Fert« - Pierre Creveuil a souhaité faire découvrir au public en organisant la projection du film "Le Mouton à Cinq Pattes". Relativement peu connu et injustement descendu par la critique presse en 1954, cette pourtant sympathique comédie d'Henri Verneuil réunit entre autres Fernandel et Louis de Funès (en croque-mort et avec des cheveux, et présente la caractéristique d'avoir été tournée principalement à Vaison-la-Romaine. Bien que l'action prétende se dérouler à Trésignan dans le Var.

J.C.Georgel (directeur du cinéma «L'Arlequin»)
et P. Creveuil présentent la projection offerte aux Nyonsais
Une projection appréciée d'un public
relativement nombreux et de tout âge.

 

Et, le lendemain, plus de détails sur les animations de cette première journée :
 

Journées Barjavel :
lectures dans le fournil de son enfance

Boulangerie rue Jean-Pierre André
Photographie Dauphiné Libéré 21/08/2006

C'est dans cette boulangerie, que le petit Barjavel a lu ses premiers
livres, assis sur les sacs de farine de la remise.

Dans le cadre des journées Barjavel organisées ce week-end, Jean-Pierre Autrand, arnère-petit neveu de l'auteur, avait ouvert le fourmi aux visiteurs. Un fournil dans lequel Barjavel a passé toute son enfance, dévorant ses premiers livres, assis sur les sacs de farine de la remise. Une remise qui attirait d'ailleurs la curiosité des visiteurs, qui s'imaginaient un petit garçon, élaborant ses premiers scénarios de science-fiction. Comme pour mieux raviver les souvenirs qui imprègnent ces murs, le personnel de la médiathèque à lu des passages de l'uvre de l'auteur nyonsais dans la gloriette. L'occasion de revenir sur la période "journalistique" de Barjavel. Ce dernier avait suivi les obsèques de Sharon Tate, l'épouse de Roman Polanski, assassinée par Charles Manson. L'écrivain mettait alors en garde contre les symboles : « II ne faut jamais jouer ayec le diable même si l'on sait qu'il n'existe pas » avait-il écrit (référence au film de Polanski Rosemary's Baby).

Une maison conservée comme une relique

Cette boulangerie, où l'on fabriquait et vendait le pain dans l'unique pièce, est conservée comme une relique par la famille de l'écrivain. « Ce sont mes cousines qui en sont propriétaires et nous l'ouvrons deux fois par an (la 2ème lors des journées du patrimoine) » précise Jean-Pierre Autrand. Le public a découvert avec intérêt ce lieu qui reste donc clos tout au long de l'année. Dommage que l'on ne pouvait accéder aux étages car la curiosité incitait vraiment à soulever le crochet de la porte de l'escalier.


Là, quelques rectifications plus sérieuses s'imposent...
Le jeune René Barjavel n'a peut-être jamais mis les pieds dans la petite échoppe de la rue Jean-Pierre André... Car il est né 5 rue Gambetta, dans un autre quartier de Nyons (la rue J.P. André se trouve dans la vieille ville) alors que sa mère Marie avait déjà quitté l'ancienne boutique (propriété de la famille de son mari décédé en 1903, Émile Achard) pour s'installer dans la boulangerie neuve de la rue Gambetta. Et c'est là que le jeune fils de Marie (remariée le 27 novembre 1909 avec Henri Barjavel) va découvrir la lecture et les réserves de l'autre côté e la rue  sans avoir de raisons particulières de passer du temps dans la vieille maison qui est restée quasiment inoccupée depuis le début du XXème siècle.
Il faut reconnaître que les lectures proposées par la Médiathèque, en particulier l'exttait de la Charrette Bleue, ainsi que l'influence enthousiasmante des présentations de M. J.P. Autrand (cousin de la famille Achard) amènent assez naturellement à penser que, pusique l'on parle d'une boulangerie et que l'on est devant une boulangerie, il doit s'agir de cette boulangerie... Mais non... dommage pour le rêve et la poésie, mais il importe d'être précis. D'ailleurs le lendemain la visite du circuit Barjavel et Patrimoine guidée par M. Jean Laget présentait les éléments exacts puisque le 5 rue Gambetta, où se trouve une plaque commémorative (inaugurée en 1987) constitue une étape essentielle du parcours.
--> voir la biographie détaillée, l'inauguration de la plaque commémorative rue Gambetta et, surtout, La Charrette Bleue.
 



Le lyrisme convient sans doute mieux au Marché aux livres :
 

Rat de bibliothèque
cherche perle rare

Marché aux livres
Photographie Dauphiné Libéré 21/08/2006

Dans le cadre des journées Barjavel, un marché du livre a été organisé samedi sur la place des Arcades. De l'ancien, du moderne, de la BD et des connaisseurs cherchant la perle rare, et ayant des fortunes diverses. Une collectionneuse repartira bredouille, les premiers numéros de la malicieuse Lili ne faisaient partie des bacs des marchands...

À noter quand même que des chercheurs barjavéliens attentifs et passionnés ont pu dénicher quelques éléments pas courants, mais appréciables seulement des experts, tels que des premières éditions accompagnées de leur bandeau promotionnel, ou des envois de l'auteur joliment ensoleillés...
 


 

Le temps fort de ces Journées 2006, peut-être pas du point de vue de l'assiduïté des Nyonsais, mais de l'implication de G.M.Loup et de l'attention des présents, a été le Café Littéraire / Conférence-débat du dimanche 20 août. Le Dauphiné Libéré du 23 août rendait compte :
 

Les cinémas de René Barjavel

Dans le cadre de la « Biennale des journées Barjavel », le traditionnel Café Littéraire se tenait sous le préau de l'ancien collège Roumanille, avec pour thème cette année l'activité du célèbre écrivain dans le domaine cinématographique.
En effet, si René Barjavel a écrit plus de trente romans, sa passion pour le cinéma naissant et son talent visuel lui ont permis de participer, en tant que dialoguiste et scénariste, à l'élaboration de trente-sept films de genres différents, dont « Le mouton à cinq pattes », projeté samedi au cinéma Arlequin, la série des Don CamiUo, Les chemins de Katmandou, etc...Visionnaire, il est l'auteur de bon nombre de romans de science-fiction, ainsi que d'un essai sur les formes futures du cinéma intitulé « Cinéma Total ».
Publie en 1944, il définit le rôle de chaque participant à l'élaboration d'Un film, désigne le metteur eu scène comme « auteur », prône l'utilité de la création d'écoles de cinéma et développe des considérations techniques.

Une conférence interactive

Menée de façon interactive par Pierre Creveuil, cette conférence établit le parcours de Barjavel, lequel grandit avec ce qui fut déclaré le « Septième Art » à partir 1912. Un travail de recherche précis et agrémente de nombreuses citations lues par Marie-Josée Bouchet. La dernière partie du sujet concernait les liens entre romans et cinéma. Si aucun ouvrage de l'écrivain n'a donné lieu à un film (l'adaptation de La nuit des temps reste toujours en projet), Barjavel a écrit plusieurs romans tirés de scénarii non réalisés. Mais les plus beaux films de Barjavel ne sont-ils ceux que « le lecteur se fait seul dans sa tête en lisant ses livres », pour reprendre la conclusion de Pierre Creveuil, président de l'association des amis de Barjavel, « l'écrivain du voyage intérieur ».


POUR EN SAVOIR PLUS
Plus de renseignements sur le site internet barjaweb.free.fr

Le café littéraire, 
Nathalie Fert, Pierre Creveuil et Marie-Josée Bouchet

Nathalie Fert, Pierre Creveuil et Marie-Josée Bouchet.


 



Enfin, en pleine page 14 de La Tribune du 24 août (numéro 34), un compte-rendu complet sous le titre “Barjavel en cinéma total” proposait un retour en images sur ces Journées :
 

Barjavel en cinéma total

Barjavel ». Deux journées bien remplies pour découvrir que Barjavel écrivain n'est pas seulement « celui qui écrit des livres ». Barjavel, ce sont 37 films, officiellement, pour lesquels il sera adaptateur-dialoguiste « Pendant 20 ans, j'ai fait le métier d'« auteur de cinéma ». En écrivant chaque ligne, H faut penser à donner satisfaction au metteur en scène, car c'est lui qui aura le dernier mot sur le plateau, au producteur en n'inventant rien qui puisse augmenter son devis, a l'acteur principal car si l'on n'écrit pas selon sa nature il le jouera mal... Bref, à donner satisfaction à tout le monde sauf à moi-même... ».
Impressions virulentes d'un homme à un tournant de sa vie qui déclare cependant « Mais j'ai eu ma réussite professionnelle au cinéma en tant que scénariste et dialoguiste. Et puis vraiment je n'avais pas ïa mentalité d'adjudant qui est nécessaire à un metteur en scène ».
Fernandel, Delon, Hossein, Gabin, Jean Marais, Louis de Funès, Romy Schneider... ont mis dans leurs bouches les mots de Barjavel. On n'oubliera pas non plus son ami personnel Gérard Philippe. Le plus célèbre des films auxquels est attaché le nom de Barjavel, c'est bien sûr « Don Camillo », série de films qui a marqué une certaine renaissancedu cinéma français tant sur le plan de l'esprit que du fond, car accessible à tous, plein d'humour, chaleureusement humains, prônant une grande tolérance et récoltant des critiques enthousiastes. René Barjavel a donc travaillé à toutes sortes de films, des comiques ou du moins « amusants », mais qui gardent un fond de réflexion. Des thrillers également comme « L'Homme à l'imperméable », même si le terme n'existait pas encore, et une épopée, « Les Misérables »... On peut donc penser qu'il est plus « branché » dans le monde du cinéma, même si, comme il le dit dans son « Journal d'un homme simple », il reste « mitigé »... Aussi son vrai point de vue était-il sans doute celui qu'il portait sur l'ensemble de son œuvre :
« Ecrivain, Je n'aurais pu faire mieux que ce que j'ai fait. J'ai mes moyens et mes limites... Que chacun, à sa place et avec ses outils, en fasse autant ». Pour Pierre Creveuil, « Les plus beaux films de Barjavel, ce sont... ceux qu'il n'a pas faits, mais que le lecteur, la lectrice, se font dans leur tête en lisant ses livres ».
A essayer...

Christine Munch


La visite guidée du circuit « Barjavel et patrimoine »
Photo de Mme Christine Munch pour La Tribune de Montélimar">

Un petit groupe de marcheurs a sillonné le Circuit Barjavel sous la conduite de Jean Laget
 
Un choix d'images de ces Journées
Photos de Mme Christine Munch pour La Tribune de Montélimar
La randonnée cycliste du 13 août et au cinéma le 19 août
Photos de Mme Christine Munch pour La Tribune de Montélimar
Devant le cinéma le soir du 19 août
Photo de Mme Christine Munch pour La Tribune de Montélimar

Un grand bravo et merci à Mme Christine Munch pour la qualité de son résumé du Café Littéraire ! qui est intégralement retranscrit sur le barjaweb :

http://barjaweb.free.fr/SITE/themes/cinema/cinema.php#rp